spectacle: places de spectacle, spectacle de rue, spectacle de fin d’annĂ©e, salle de spectacle, le clou du spectacle Synonymie En lien direct avec l’étude des diffĂ©rents sens du mot, le professeur constitue avec les Ă©lĂšves un corpus de synonymes du mot Ă©tudiĂ© pour les aider Ă  enrichir leur vocabulaire. Il prend soin
l'essentiel "Narbo Martius, renaissance d’une capitale" la prochaine exposition du musĂ©e Narbo Via emprunte les chemins de la pop culture pour nous plonger au cƓur de la vie du temps des Romains. Comment attirer Ă  l’archĂ©ologie ceux qui ne s’y sont jamais intĂ©ressĂ©s ? Ce pourrait ĂȘtre le challenge auquel se sont attaquĂ©s Marc AzĂ©ma et Jean-Claude Golvin avec cette future exposition. Le fil conducteur du parcours s’appuie sur la reconstitution de la ville en images de synthĂšse entreprise par Marc AzĂ©ma, archĂ©ologue et rĂ©alisateur de films documentaires, avec l’aide de Jean-Claude Golvin, archĂ©ologue, architecte et grand spĂ©cialiste de la restitution. L’exposition est conçue pour attirer tous les publics dans un lieu de culture. Elle mĂȘle BD, musique, images 3D, photographies et projections, un mĂ©lange dĂ©tonnant pour mieux expliquer la vie Ă  Narbonne dans l’AntiquitĂ© romaine. " C’est dans la continuitĂ© du film Narbo Martius fille de Rome*, que Marc AzĂ©ma et Jean-Claude Golvin ont conçu cette exposition, explique Élodie Ulldemolins, chargĂ©e de production de la sociĂ©tĂ© PassĂ© simple. Il s’agit d’expliquer la reconstitution archĂ©ologique par le design, la maquette et l’image 3D des Ă©difices majeurs de Narbo Martius ". Ainsi, le Capitole, le Clos de la Lombarde, les Thermes, l’amphithéùtre sont autant de scĂšnes qui se prĂȘtent Ă  l’immersion. " On en fait une scĂšne comme si on Ă©tait assis sur les gradins du théùtre ", explique Élodie. Une projection immersiveDes sĂ©ances de tournage ont mobilisĂ© des bĂ©nĂ©voles, dont certains membres des Amis du Clos de la Lombarde, dans des studios Ă  Narbonne, Perpignan et Toulouse. Une Ă©minente couturiĂšre Ă  la retraite a créé les costumes, endossĂ©s avec plaisir par les comĂ©diens amateurs." Au sein de l’exposition, le visiteur entre dans un sas et se trouve dans une projection immersive, grĂące Ă  trois Ă©crans de cinĂ©ma".C’est au travers des diffĂ©rents modules que le visiteur apprĂ©hende la restitution archĂ©ologique sur la base du travail de Jean-Jacques Golvin. Cette exposition permet de poser la question des limites de la reconstitution jusqu’oĂč aller ? Va-t-on reconstruire ? Avec les matĂ©riaux, les techniques de l’époque ? " Pour la premiĂšre fois, les thermes du Clos seront modĂ©lisĂ©s. On est au cƓur de la reconstitution de l’archĂ©ologie expĂ©rimentale, explique Élodie. Pour retrouver les gestes exacts, nous travaillons avec la sociĂ©tĂ© ACTA, qui reproduit fidĂšlement les combats de gladiateurs ".La dimension architecturale de la citĂ© et du Capitole est restituĂ©e grĂące au travail d’illustrateur de Jean-Claude Golvin, architecte et archĂ©ologue, spĂ©cialiste de la pĂ©riode antique. C’est ce travail-lĂ  qui se reflĂšte dans les planches originales de BD cultes telles Alix, ou la sĂ©rie Arelate. Enfin, Vincent Rousseau a Ă©tĂ© sollicitĂ© avec ses Playmobil. Autant d’idĂ©es, de techniques pour rendre l’archĂ©ologie ludique, et donc accessible au plus grand nombre. À dĂ©couvrir dĂšs le 19 mai prochain. Lasolution Ă  ce puzzle est constituéÚ de 6 lettres et commence par la lettre P. CodyCross Solution pour FILM À GRAND SPECTACLE SUR LANTIQUITÉ de mots flĂ©chĂ©s et mots croisĂ©s. DĂ©couvrez les bonnes rĂ©ponses, synonymes et

Le cinĂ©ma s’est trĂšs vite emparĂ© de sujets historiques, et pourtant faire revivre des temps lointains n’est pas si aisĂ©. Howard Hawks se plaignait amĂšrement pendant le tournage de Land of the pharaohs de ne pas savoir comment parlait et pensait un pharaon. La mise en scĂšne du passĂ© ne peut Ă©viter le prĂ©sent, du point de vue des connaissances archĂ©ologiques et historiques ou des prĂ©occupations des artistes et du public. Les collections de la BnF contiennent bon nombre de films inspirĂ©s par l’AntiquitĂ©. A partir du livre d’HervĂ© Dumont, L’AntiquitĂ© au cinĂ©ma vĂ©ritĂ©s, lĂ©gendes et manipulations, qui recense les films des origines du cinĂ©ma Ă  2009, en voici un bref panorama que nous dĂ©clinerons en trois billets de blog. 1er billet l’Égypte. Par la durĂ©e de sa civilisation, ses prestigieux souverains et son architecture monumentale, elle s’est imposĂ©e Ă  l’écran dĂšs les dĂ©buts du cinĂ©ma. read this article in english here L’Égypte reconstituĂ©e Du cĂŽtĂ© du cinĂ©ma documentaire, la palette est vaste qui va des thĂ©ories les plus extravagantes liĂ©es Ă  l’ésotĂ©risme aux techniques scientifiques les plus pointues. De nombreux thĂšmes reviennent rĂ©guliĂšrement le sphinx, les pyramides, les rituels liĂ©s Ă  la mort, les hiĂ©roglyphes tandis que quelques souverains ont acquis un statut de vedettes » pour le documentaire historique Toutankhamon, NĂ©fertiti, RamsĂšs II et ClĂ©opĂątre. Notons que le premier long mĂ©trage totalement produit en Égypte est un documentaire, FĂź bilĂąd Toutankhamon [Au pays de Toutankhamon], rĂ©alisĂ© en 1923 par Victor Rosito, et photographiĂ© par Mohamed Bayoumi. Il relate la dĂ©couverte de la tombe de Toutankhamon, rejouĂ©e par des acteurs. Moyen de diffusion des connaissances, le cinĂ©ma permet Ă  des organismes comme le CNRS ou Ă  des chaĂźnes de tĂ©lĂ©vision comme Arte, la BBC ou Discovery Channel de tenir le grand public au courant des dĂ©couvertes archĂ©ologiques. C’est le cas pour les fouilles rĂ©alisĂ©es Ă  Saqqara par Christiane Ziegler et son Ă©quipe Les trĂ©sors enfouis de Saqqara, de FrĂ©dĂ©ric Wilner, 2004, Ă  Alexandrie par Jean-Yves Empereur La septiĂšme merveille du monde le phare d’Alexandrie, par Andrew Snell et Thierry Ragobert, 1996, ou encore le portrait de Jean-Philippe Lauer, Jean-Philippe Lauer, voyage Ă  Saqqara rĂ©alisĂ© par Nick Quinn 1996. Jean-Philippe Lauer, voyage Ă  Saqqara, de Nick Quinn Documentaire et fiction sont parfois trĂšs liĂ©s. Il est intĂ©ressant de voir comment un artiste comme Jacques Brissot, Ă©paulĂ© par Pierre Schaeffer, utilise les photos des monuments, la musique, le texte et des images de la campagne Ă©gyptienne de la fin des annĂ©es 1950, dans Egypte, ĂŽ Egypte 3 Ă©pisodes tournĂ©s de 1959 Ă  1962 Un prĂ©sent du fleuve, Dans ce jardin atroce, Formules pour l’au-delĂ , comment Roberto Rossellini parle de la civilisation Ă©gyptienne dans La lotta dell’uomo per la sua sopravvivenza 2 la civilitĂ  que nasce da un fiume un document produit par la RAI en 1970, rare et malheureusement visible seulement sur YouTube et sans sous-titres ou encore comment Jonathan Stamp raconte la construction de la grande pyramide de Gizeh Ă  travers un personnage, Nakht, dans Pyramid beyond imagination Pyramide, produit par la BBC en 2002. L’Égypte fantasmĂ©e En dehors de vues documentaires sur les pyramides, Georges MĂ©liĂšs est sans doute le tout premier rĂ©alisateur Ă  Ă©voquer lÉgypte antique dans Le monstre de 1903, qu’on peut voir dans le 2e DVD du coffret Georges MĂ©liĂšs le premier magicien du cinĂ©ma, 1896-1913. Georges MĂ©liĂšs, le Monstre, 1903 Les momies et la lĂ©gende de leurs malĂ©dictions, dues aux mĂ©saventures de quelques archĂ©ologues, sont Ă  l’origine d’un bon nombre de films d’horreur, Ă  commencer en 1932 par Karl Freund The mummy avec Boris Karloff en Imhotep, jusqu’à Stephen Sommers The Mummy, 1999, et ses suites, en passant par The mummy de Terence Fisher La malĂ©diction des pharaons, 1959, avec Christopher Lee dans le rĂŽle de la momie. Boris Karloff dans “La Momie”. CinĂ©-Comoedia, 14 dĂ©cembre 1933. BnF, Gallica Peu de rĂ©alisateurs Ă©gyptiens ont Ă©voquĂ© l’AntiquitĂ© dans leurs films. Ce fut toutefois le cas de Shady Abdel Salam, qui Ă©voque les pillages de tombes dans la rĂ©gion de Louxor Ă  la fin du 19e siĂšcle, lorsque Gaston Maspero Ă©tait directeur du service des antiquitĂ©s, dans Al-mummia La momie, appelĂ© aussi La nuit oĂč l’on compte les annĂ©es, 1969 et de Al-Fellah el fasih Le paysan Ă©loquent, 1970, un court mĂ©trage de 20 minutes qui s’inspire d’un conte Ă©gyptien du Moyen Empire. Il n’a jamais pu rĂ©aliser son grand projet, AkhĂ©naton. Youssef Chahine, quant Ă  lui, est l’auteur d’une fiction tĂ©lĂ©visĂ©e, Al-mohajer, dont le personnage principal, issu d’une tribu pauvre est recueilli par un notable Ă©gyptien L’émigrĂ©, 1994, coproduction Ă©gypto-française. L’Égypte ancienne vue par Hollywood apparaĂźt Ă  travers des Ă©pisodes bibliques, Ă  commencer par The ten commandments Les dix commandements, de Cecil B. De Mille, qui en a tournĂ© deux versions, en 1923 et en 1954, visibles toutes deux dans ce coffret. La Bible est en effet pour les producteurs le moyen d’intĂ©resser le grand public amĂ©ricain Ă  l’histoire antique, bien loin des traditions des pays des Ă©migrĂ©s venus d’Europe du Nord. Les dix commandements, de Cecil B. De Mille 1923 Étrangement, deux des romans les plus cĂ©lĂšbres inspirĂ©s par l’Égypte antique n’ont Ă©tĂ© adaptĂ©s qu’une fois au cinĂ©ma Le roman de la momie, de ThĂ©ophile Gautier a Ă©tĂ© portĂ© Ă  l’écran par Albert Capellani en 1911. SinouĂ© l’Egyptien, de Mika Waltari, l’a Ă©tĂ© en 1954 par Michael Curtiz The Egyptian. Quant au roman d’Agatha Christie, La mort n’est pas une fin Death comes as the end, dont l’action prend place Ă  l’époque pharaonique, il devrait l’ĂȘtre seulement en 2017 pour la BBC. Arrivent enfin les pharaons Land of the pharaohs, d’Howard Hawks La terre des pharaons, 1955 et Farao, de Jerzy Kawalerowicz Pharaon, 1966, d’aprĂšs Boleslaw Prus. La construction des pyramides et les moyens colossaux mis en Ɠuvre, l’exotisme des costumes et des paysages, tout est fait pour que le spectateur soit fascinĂ© par le spectacle, tandis que linfluence des prĂȘtres et la sacralisation du pouvoir permet un discours politique. Le cinĂ©ma aime Ă©galement les beautĂ©s fatales. Si NĂ©fertiti est apparue dans quelques films, par exemple, Nefertite regina del Nilo, de Fernando Cerchio NĂ©fertiti reine du Nil, 1961 ou encore NĂ©fertiti, la fille du soleil , de Guy Gille 1994, la reine incontestĂ©e est bien ClĂ©opĂątre, dont le destin est liĂ© Ă  l’histoire de Rome. Nous la retrouverons donc dans un prochain billet. Bibliographie HervĂ© Dumont, L’antiquitĂ© au cinĂ©ma vĂ©ritĂ©, lĂ©gendes et manipulations, Nouveau monde CinĂ©mathĂšque suisse, 2009. Magda Youssef dir., Égypte, 100 ans de cinĂ©ma, Éditions Plume Institut du monde arabe, 1995. Yvonne Vosmann, Ägyptenrezeption im Mumienfilm The Mummy 1932 und Remakes, Harrassowitz Verlag, 2016. Juan J. Alonso, Enrique Á. Mastache, Jorge Alonso MenĂ©ndez, El antiguo Egipto en el cine, T&B, 2010. Exposition “Goscinny et le cinĂ©ma“, CinĂ©mathĂšque française Paris, 4 octobre 2017-4 mars 2018. Citer ce billet Brigitte Loret, "AntiquitĂ© et cinĂ©ma 1. L’Égypte", in L’AntiquitĂ© Ă  la BnF, 15/09/2017, [consultĂ© le 25/08/2022].

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ActualitĂ©s le 10 octobre 2003 Ă  00h00 AprĂšs avoir, le 15 aoĂ»t, recouvert de terre la place de l’OpĂ©ra Ă  Paris, l’équipe du film ArsĂšne Lupin a pris ses quartiers dans la gare de l’Est, pour une scĂšne en costume rassemblant plus de 150 figurants. Le metteur en scĂšne Jean-Paul SalomĂ© adapte, dans une Ɠuvre Ă  grand spectacle prĂ©vue sur les Ă©crans en octobre 2004, la Comtesse de Cagliostro, l’un des 23 romans dans lesquels le romancier Maurice Leblanc raconte les aventures du fameux gentleman cambrioleur. Avec un budget de 23 millions d’euros, 700 costumes et une Ă©quipe de tournage comptant, selon les jours, de 150 Ă  250 personnes, ArsĂšne Lupin sera une des superproductions françaises de l’an prochain. C’est le genre de film qui montre qu’on peut faire du grand spectacle en France et raconter des histoires qui peuvent dĂ©passer les frontiĂšres », assure son producteur StĂ©phane Marsil, en se fĂ©licitant de nombreuses prĂ©-ventes Ă  l’étranger. De par la diversitĂ© de ses dĂ©cors et de ses costumes, il reprĂ©sente la splendeur française de l’époque. C’est un scĂ©nario de film d’aventure avec en plus une histoire d’amour. Il y a des cascades et de grands acteurs, c’est de la grande qualitĂ© française », rĂŽle-titre a Ă©tĂ© confiĂ© Ă  Romain Duris, jeune acteur rĂ©vĂ©lĂ© par le metteur en scĂšne CĂ©dric Clapisch dans Le pĂ©ril jeune puis L’auberge espagnole. La belle comtesse de Cagliostro, qui sĂ©duit le jeune ArsĂšne pour mieux le tromper, est interprĂ©tĂ©e par l’actrice anglaise Kristin Scott plus de l’intrigue, qui raconte la jeunesse et les premiers Ă©mois et mĂ©faits du jeune ArsĂšne, le film met en vedette le Paris de la Belle Époque. C’est la naissance du Paris moderne, raconte StĂ©phane Marsil. Nous avons refait en studio le pont Alexandre III alors qu’il Ă©tait en construction. Pour les spectateurs Ă©trangers, ce sera, j’en suis sĂ»r, une dĂ©couverte. » Mercredi, le plateau de tournage comprenait deux voies et quais de la gare de l’Est, six voitures d’époque, une loco Ă  vapeur, des calĂšches, des gardes Ă  cheval, un orchestre de la Garde nationale et des dizaines de figurants agitant de petits drapeaux Ă  l’occasion de l’arrivĂ©e Ă  Paris de l’archiduc d’Autriche. Pour vĂȘtir la comtesse, Pierre-Jean Larroque qui vient de recevoir Ă  Hollywood un prestigieux Emmy Award, les oscars de la tĂ©lĂ©vision, pour les costumes du tĂ©lĂ©film NapolĂ©on a fait fabriquer sur mesure 17 robes, avec des Ă©toffes et des techniques n’ayant pas grand-chose Ă  envier Ă  la haute couture. J’ai commencĂ© Ă  travailler quatre mois avant le premier jour de tournage, explique-t-il. Je dessine les robes, puis nous les faisons fabriquer en tissus blancs, pour les coupes, Kristin les essaie toutes puis nous passons aux vrais tissus ». Pour les deux grandes scĂšnes de bal, Pierre-Jean Larroque, qui dispose d’un budget costumes de 450 000 euros, a fait fabriquer en Espagne une soixantaine de robes, parce qu’il ne trouvait pas son bonheur chez les loueurs de costumes parisiens, spĂ©cialisĂ©s dans le théùtre et le cinĂ©ma. C’est la premiĂšre fois qu’un metteur en scĂšne aborde les annĂ©es de jeunesse d’ArsĂšne Lupin, dont les aventures ultĂ©rieures ont maintes fois Ă©tĂ© portĂ©es Ă  l’écran et distribuĂ©es dans 80 pays. La premiĂšre fois ce fut en 1932, par l’AmĂ©ricain Jack Conway avec John Barrymore. Puis ce fut, entre autres, les fameuses Aventures d’ArsĂšne Lupin de Jacques Becker en 1956, avec Robert Lamoureux dans le rĂŽle principal. AprĂšs avoir, le 15 aoĂ»t, recouvert de terre la place de l’OpĂ©ra Ă  Paris, l’équipe du film ArsĂšne Lupin a pris ses quartiers dans la gare de l’Est, pour une scĂšne en costume rassemblant plus de 150 figurants. Le metteur en scĂšne Jean-Paul SalomĂ© adapte, dans une Ɠuvre Ă  grand spectacle prĂ©vue sur les Ă©crans en octobre 2004, la Comtesse de Cagliostro, l’un des 23 romans dans...
Parcoureznotre sĂ©lection de antiquitĂ© dĂ© costume : vous y trouverez les meilleures piĂšces uniques ou personnalisĂ©es de nos boutiques. Si l’art a eu une histoire et s’il continue Ă  en avoir une, c’est bien grĂące au travail des artistes et, entre autres, Ă  leur regard sur les Ɠuvres du passĂ©, Ă  la façon dont ils se les sont appropriĂ©es. Si vous n’essayez pas de comprendre ce regard, de retrouver dans [telle Ɠuvre] ce qui a pu retenir le regard de tel artiste postĂ©rieur, vous renoncez Ă  toute une part de l’histoire de l’art, Ă  sa part la plus Arasse, On n’ y voit rien Descriptions Ce billet est issu d’une communication prĂ©sentĂ©e Ă  l’EHESS, lors de la JournĂ©e ACORSO “Approches plurielles du costume de spectacle”, le 4 novembre 2021 Le costume de scĂšne est un objet particuliĂšrement riche. Peuvent ainsi ĂȘtre analysĂ©s, l’hybriditĂ© du costume _ le tĂ©lescopage temporel entre le passĂ© reprĂ©sentĂ© et le prĂ©sent de sa production _ les techniques de fabrication, ou encore le devenir du costume. Dans ce billet, nous nous focaliserons sur ses capacitĂ©s de figuration d’un personnage et d’une Ă©poque. Le costume n’est pas un simple accessoire, il a la particularitĂ© d’ĂȘtre portĂ© par les acteurs, faisant Ă  la fois partie intĂ©grante des personnages, mais aussi, la plupart du temps, du dĂ©cor. Il a une valeur sĂ©miotique qui impacte l’imaginaire du spectateur sur la visualitĂ© d’une pĂ©riode. De ce fait, il participe Ă  une Ă©criture visuelle du temps qui s’inscrit dans de nombreux nƓuds de confluences temporelles et culturelles. Par consĂ©quent, on peut saisir ses multiples performances et interroger les perceptions du passĂ© Ă  travers et par les images ; les maniĂšres dont il est vu par diffĂ©rents auteurs et crĂ©ateurs depuis un “à-prĂ©sent”, jugĂ© dans et Ă  partir de tout ce qu’il semble avoir de familier et donc dĂ©coulant d’une “culture visuelle du passĂ©â€. Je m’appuierai ici sur Confessions d’Histoire, une chaine YouTube prĂ©sentant un contenu hybride entre le docu-fiction historique et la parodie du dispositif du confessionnal des Ă©missions de tĂ©lĂ© rĂ©alitĂ©. Son originalitĂ© et son humour proviennent du fait que des acteurs incarnent les personnages historiques en costume racontant leurs pĂ©riples Ă  un supposĂ© intervieweur dans un langage plus ou moins contemporain. L’ambition modeste de ce billet exploratoire est de proposer quelques pistes de rĂ©flexions sur le processus de l’écriture visuelle du temps Ă  travers le costume historique, en mettant en avant l’organisation et la division du travail, les contraintes de production ainsi que les sources mobilisĂ©es par le crĂ©ateur de la chaine Ugo Bimar, et surtout son regard sur le passĂ©. Organisation et division du travail Les auteurs n’ont pas le luxe de voyager dans le temps pour recopier un monument ou un vĂȘtement tel qu’il Ă©tait Ă  telle Ă©poque. Ils doivent faire renaĂźtre visuellement une pĂ©riode qu’ils n’ont ni vue ni vĂ©cue, en l’élaborant, en le fabriquant. Pour autant, s’ils construisent plus qu’ils ne reconstruisent, ils ne le font pas Ă  partir de rien mais de “quelque chose” d’existant et de prĂ©sent. C’est ce “quelque chose” que les auteurs ont vu et par lequel ils ont Ă©tĂ© touchĂ©s et inspirĂ©s qu’il faut chercher, analyser et comprendre. Toutefois, le regard n’est pas universel, il dĂ©pend d’imaginaires et par consĂ©quent des regardeurs Il nous faut donc, pour analyser la performance des images, moins nous tourner du cĂŽtĂ© de la rĂ©action des spectateurs que de l’image elle-mĂȘme, dans sa matĂ©rialitĂ© propre, dans les conditions pragmatiques de la manifestation de sa puissance iconique1. S’impose alors d’elle-mĂȘme une enquĂȘte au cas par cas, pour comprendre les dynamiques du systĂšme de rĂ©seaux oĂč travaillent et collaborent les diffĂ©rents adaptateurs-auteurs, Ă  l’élaboration du produit final, les sĂ©ries TV historiques, au sein des “mondes de l’art” tels que les a dĂ©finis Howard Becker Tous les arts reposent ainsi sur une large division du travail. C’est Ă©vident pour ce qui concerne les arts du spectacle. Un film, un concert, une piĂšce de théùtre ou un opĂ©ra ne peuvent ĂȘtre l’Ɠuvre d’une seule et unique personne qui ferait tout d’un bout Ă  l’autre 
 Tout ce qui n’est pas fait par l’artiste, c’est-Ă -dire par celui qui exerce l’activitĂ© cardinale sans quoi l’Ɠuvre ne serait pas de l’art, doit ĂȘtre fait par quelqu’un d’autre. L’artiste se trouve ainsi au centre d’un rĂ©seau de coopĂ©ration dont tous les acteurs accomplissent un travail indispensable Ă  l’aboutissement de l’Ɠuvre2. Ugo Bimar, publiciste et cinĂ©aste indĂ©pendant, Ă©crit, produit, et rĂ©alise Confessions d’Histoire. Bien qu’il s’implique dans toutes les Ă©tapes de la production, il n’est pas le seul auteur de l’Ɠuvre qu’il met en scĂšne. Il ne coiffe pas un acteur, ni n’élabore un costume ou un accessoire sauf cas exceptionnels. Il fait appel Ă  des collaborateurs avec qui il s’entretient pour concevoir la part graphique du passĂ©. Il tourne dans un studio louĂ© pour l’occasion et travaille avec une Ă©quipe technique bĂ©nĂ©vole, comprenant notamment un chef opĂ©rateur, une cadreuse, une habilleuse/maquilleuse ; les costumes Ă©tant la plupart du temps louĂ©s auprĂšs des Vertugadins ou du Vestiaire. Le costume dans Confessions d’Histoire, unique marqueur visuel temporel Lorsqu’il lance le concept de sa chaine YouTube, Confessions d’Histoire, l’envie premiĂšre d’Ugo Bimar est de diriger des comĂ©diens et de faire de l’humour tout en lui donnant un contexte historique. Il fait alors appel Ă  une Ă©quipe technique pour la lumiĂšre et le son, avec laquelle il avait dĂ©jĂ  fait quelques tournages de publicitĂ©s _ une Ă©quipe qui n’est plus la mĂȘme aujourd’hui. Une Ă©quipe qu’il a payĂ© de sa poche comme il a pu pour les deux premiers Ă©pisodes, la guerre des Gaules et La premiĂšre croisade. MalgrĂ© un unique crownfounding lancĂ© en 2015, beaucoup d’élĂ©ments sont autofinancĂ©s, hors personnel qui est bĂ©nĂ©vole _ l’équipe technique comme les acteurs. GrĂące Ă  de larges compĂ©tences en effets spĂ©ciaux, Ugo Bimar assure la post-production seul le montage, les trucages sur fond vert, les illustrations etc. Je pouvais faire tout ça tout seul sans que ça ne coĂ»te rien d’autre que mon temps. L’opĂ©ration n’était pas rentable et ne l’est pas plus aujourd’hui, mais je m’en foutais puisque le but n’était pas de faire fortune avec, mais de faire quelque chose qui me plaise et qui me ressemble3. TrĂšs tĂŽt, pour des questions de budget, le dispositif parodique de confessionnal de tĂ©lĂ© rĂ©alitĂ© est choisi pour mettre en scĂšne des personnages en costumes. Par consĂ©quent, le costume n’est pas compris dans une esthĂ©tique globale, en accord avec des dĂ©cors ou une lumiĂšre particuliĂšre, il est pensĂ© en tant qu’unique marqueur visuel temporel ; il concentre ainsi une grande partie du regard vers le passĂ© du crĂ©ateur de Confessions d’Histoire. “D’Alexandrie Ă  Actium”, Confessions d’Histoire“La 3Ăšme Croisade”, Confessions d’Histoire La performance des images Montages, assemblages et collages S’il a fait appel Ă  une costumiĂšre pour habiller VercingĂ©torix lors de sa 1Ăšre vidĂ©o, la guerre des Gaules, Ugo Bimar loue la quasi-totalitĂ© des costumes prĂ©sents dans Confessions d’Histoire. Pour les sĂ©lectionner, il commence par organiser les images qu’il a en tĂȘte et qu’il pense rĂ©elles. Il mĂšne ensuite un travail de recherche variant en fonction de la vidĂ©o, du personnage ou de la pĂ©riode historique. Il regarde, rarement, des reprĂ©sentations iconographiques de l’époque qu’il reprĂ©sente, et, parfois, un recueil de reprĂ©sentation de costumes par Ă©poque, notamment le costume occidental, de l’antiquitĂ© Ă  la fin du XXĂšme siĂšcle, de John Peacock4. John Peacock, le costume occidental, de l’antiquitĂ© Ă  la fin du XXĂšme siĂšcle, Paris, Thames & Hudson, 2010John Peacock, le costume occidental, de l’antiquitĂ© Ă  la fin du XXĂšme siĂšcle, Paris, Thames & Hudson, 2010 Il choisit ses costumes et les diffĂ©rents accessoires, majoritairement chez les Vertugadins et le Vestiaire, deux ateliers de crĂ©ation et de location de costume. Ce qui peut parfois entraĂźner des alĂ©as et des contraintes comme des indisponibilitĂ©s de costumes, auquel cas, il bricole lui-mĂȘme des costumes en suivant des tutos sur Internet ou en assemblant divers Ă©lĂ©ments disponibles chez les Vertugadins ou le Vestiaire. Pour la vidĂ©o, D’Alexandrie Ă  Actium, relatant les Ă©vĂšnements aboutissant Ă  la naissance de l’empire romain, de la mort de Jules CĂ©sar Ă  l’avĂšnement d’Auguste, s’est posĂ© le problĂšme du costume de Marc Antoine. Le costume que souhaitait Ugo Bimar pour le personnage Ă©tait indisponible Ă  cause d’un retard de rendu par le prĂ©cĂ©dent locataire _ une cuirasse “musculaire”. Le tournage Ă©tant dĂ©jĂ  programmĂ© et ne pouvant pas ĂȘtre dĂ©calĂ©, pour des raisons de coĂ»ts de location du studio, de disponibilitĂ© de l’équipe technique et des acteurs _ tous bĂ©nĂ©voles. Ugo Bimar a dĂ» improviser au dernier moment et s’est arrangĂ© avec “ce qui Ă©tait disponible3“. Et ce qui Ă©tait disponible Ă©tait la cuirasse d’un White Walker de Games Of Thrones, soit un Ă©lĂ©ment d’hĂ©roic fantasy pour Ă©voquer la fin de la rĂ©publique romaine. Le costume de Marc Antoine tout comme celui d’Agrippa n’est donc pas fidĂšle historiquement. Il est issu de multiples montages, assemblages et collages. “D’Alexandrie Ă  Actium”, Confessions d’HistoireLes Vertugadins, costume de White Walker C’est aussi le cas, dans une autre mesure, des costumes d’Alexandre le grand et d’Hephaestion, personnages principaux du prochain quadruple Ă©pisode _ pas encore sorti Ă  ce jour _ dont j’ai pu assister au tournage. Ne trouvant pas de linothorax grec en location chez les Vertugadins ou le Vestiaire, Ugo Bimar a dĂ©cidĂ© de le fabriquer lui-mĂȘme pendant le 1er confinement _ mais c’est une exception Quand on peut louer, pourquoi se faire chier [s’embĂȘter] ? Les costumes fabriquĂ©s pour Confessions d’Histoire sont une minoritĂ©5. Il n’a pas tentĂ© de reproduire les techniques de fabrication de l’époque, l’important Ă©tait que “ça ressemble” Donc, Ă  partir de plusieurs tutos trouvĂ©s sur internet, il n’a pas assemblĂ© plusieurs couches de lin, mais une seule sur une plaque de mousse achetĂ©e chez Leroy Merlin, sur laquelle il a ajoutĂ© des bandes de cuir, de pvc dorĂ© remplaçant les Ă©cailles de bronze, des bandes de lin fixĂ©es avec un scratch pour figurer les lambrequins sur les Ă©paules et les cuisses et autres Ă©lĂ©ments de dĂ©coration _ comme des bandes de mĂ©andres grecs _ achetĂ©s sur internet3. Fabrique d’un linothorax, Confessions d’HistoireFabrique d’un linothorax, Confessions d’HistoireFabrique d’un linothorax, Confessions d’HistoireMosaĂŻque d’Alexandre, Pompéï, IIĂšme siĂšcle av. d’un linothorax, Confessions d’HistoireAlexandre le grand, Confessions d’Histoire Ce que donnent Ă  voir les costumes de Confessions d’Histoire, c’est une histoire saccadĂ©e de regards, une succession de visions, de contraintes et de choix esthĂ©tiques s’exprimant dans une rhĂ©torique d’appropriations et de reconfigurations. C’est un amas de visuels formant un “rĂ©pertoire”, un mille-feuille oĂč se superposent d’innombrables strates de temps puisĂ©s ici et lĂ . Montage, assemblage, collage, sont symptomatiques d’une constellation de visuels appropriĂ©s puis reconfigurĂ©s ; des visuels anachroniques mobilisĂ©s au service d’un passĂ© esthĂ©tique, d’un passĂ© composĂ©. Celui-ci se dessine comme une toile tissĂ©e de diffĂ©rents temps reliĂ©s entre eux par des liens trĂšs serrĂ©s oĂč la notion de “faux raccord” n’a pas lieu d’ĂȘtre exprimĂ©e. C’est au cƓur de ces nƓuds, nouĂ©s de maniĂšres intelligibles, que se joue et se comprend l’écriture visuelle des temps passĂ©s, entre ces liens oĂč l’on peut Ă©tablir des lignes de partage pour comprendre la cohĂ©rence des choix esthĂ©tiques opĂ©rĂ©s. CaractĂ©risation des personnages et sĂ©mantique du costume Ces choix esthĂ©tiques, bien qu’ils dĂ©terminent l’aspect du passĂ© reprĂ©sentĂ© dans Confessions d’Histoire, servent aussi, en grande partie, la caractĂ©risation des personnages. CaractĂ©risation qui est le moteur des vidĂ©os de Confessions d’Histoire ; Ugo Bimar voulant faire de l’humour avant tout et choisissant ses sujets et ses personnages en fonction de leur potentiel comique voir Écrire l’histoire avec et par l’humour. Par exemple, Ugo Bimar a dĂ©cidĂ© de ne pas faire porter le mĂȘme costume Ă  Agrippa et Ă  Marc Antoine pour mettre en avant la singularitĂ© de Marc Antoine et notamment ses origines grecques. J’avais le besoin visuel de distinguer Marc Antoine d’Agrippa. Ça aurait pu ĂȘtre intĂ©ressant de lui donner le mĂȘme costume pour souligner le fait de la guerre civile, et que d’un point de vue historique les deux personnages sont les mĂȘmes’’, c’est-Ă -dire des romains contre des romains. Mais je voulais donner quelque chose en plus Ă  Marc Antoine, notamment un cĂŽtĂ© grec6. C’est pourquoi Marc Antoine porte une sorte de cape ornĂ©e par des motifs Ă©voquant la “clĂ© grecque” et les mĂ©andres. Ugo Bimar s’intĂ©resse davantage Ă  la silhouette du costume qu’au vĂȘtement. Il souhaite avant tout Ă©voquer un passĂ© lointain. Pour se faire, il n’hĂ©site pas Ă  remanier des Ă©lĂ©ments, une fois son personnage assis, pour lui donner une prestance particuliĂšre et masquer la chaise de bureau qui sert de siĂšge. DĂ©tail de la cuirasse de Marc Antoine, “D’Alexandrie Ă  Actium”, Confessions d’HistoireIntĂ©rieur de coupe ; Euphronios potier et OnĂ©simos peintre, 500-490 av À l’écran, Marc Antoine apparaĂźt comme un homme fier de sa “culture grecque”, adepte des fĂȘtes et de la boisson, souvent avec un gobelet Ă  la main. Comme il le dit lui-mĂȘme J’adore la GrĂšce, les philosophes, l’éloquence asianique, les gymnases, le vin, les femmes. Ils savent faire la fĂȘte en GrĂšce. C’est pas des culs serrĂ©s comme Ă  Rome. Les bĂątiments en pierre et en marbre, c’est la classe. Rome Ă  cĂŽtĂ©, ce n’est jamais que des briques et du bois 
 Avec des potes, on a organisĂ© fiesta sur fiesta, en mode grec quoi 
 Mais tout ça, c’est normal. Dans ma famille, on dit descendre d’HĂ©raclĂšs, Hercule, qui n’était pas le dernier question picole’’. Et en plus moi, mon dieu fĂ©tiche, c’est Dionysos, Bacchus pour les romains. Le dieu du vin, du théùtre, de la dĂ©mesure. Alors ce genre de trucs, c’est pas du vice, c’est politique
 Je dirais mĂȘme plus, c’est Antoine, D’Alexandrie Ă  Actium – ClĂ©opĂątre, Jules CĂ©sar, Marc-Antoine – YouTube Ugo Bimar dĂ©clare Ă  propos de Marc Antoine Je m’attendais Ă  me faire dĂ©foncer tellement ce n’était pas historique, et personne ne m’en a jamais rien dit 
 Au final, le personnage fonctionne, mĂȘme si ce qu’il porte n’est pas historique, ça colle tellement Ă  ce qu’il est Ă  l’écran que ça passe crĂšme6. Le personnage de ClĂ©opĂątre est aussi pensĂ© Ă  partir des mĂȘmes exigences de caractĂ©risation et de potentiel comique du personnage. Ses interventions et son “interview” mettent en avant sa politique, ses stratĂ©gies de “communication”. Celles-ci empruntent Ă  l’imagerie populaire de l’Égypte ancienne le bĂąton de berger et le flĂ©au, les attributs des pharaons qu’emploie souvent ClĂ©opĂątre en tant qu’attribut de son personnage ; mĂȘlant ainsi politique et instrumentalisation des symboles. Ugo Bimar grossit certains traits de la stratĂ©gie de “communication” de ses personnages et fait s’exprimer ClĂ©opĂątre “D’Alexandrie Ă  Actium”, Confessions d’Histoire“D’Alexandrie Ă  Actium”, Confessions d’Histoire J’ai vite compris que pour ne pas se faire bouffer par les romains, il fallait la jouer fine 
 Pendant notre croisiĂšre, je lui ai sorti le grand jeu Ă  CĂ©sar. Il a pu visiter la vallĂ©e des rois et la vallĂ©e de la reine si vous voyez ce que je veux dire
 Oui bon je sais, dit comme ça, ce n’est pas trĂšs classe. Mais regardez elle lĂšve les sceptres des pharaons. Osiris, Ă  travers le grand CĂ©sar descendant de VĂ©nus est venu fertiliser la divine Aphrodite-Isis
 À ben oui, tout de suite avec des dieux dans le tableau, ça a plus de gueule. De toute façon, il Ă©tait hors de question que Jules reparte sans me laisser un petit PtolĂ©mĂ©e-CĂ©sarion dans le D’Alexandrie Ă  Actium – ClĂ©opĂątre, Jules CĂ©sar, Marc-Antoine – YouTube D’autres de ses stratĂ©gies de “communication” mobilisent les sceptres des pharaons. ClĂ©opĂątre dĂ©clare s’ĂȘtre dĂ©barrassĂ©e de son frĂšre et mari PtolĂ©mĂ©e XV avant de reprendre ses sceptres ”je lui ai permis d’accĂ©der Ă  l’immortalitĂ©â€ Un dernier exemple. ClĂ©opĂątre raconte sa rencontre avec Marc Antoine en prenant la pose avec ses sceptres “C’était Aphrodite-Isis qui invitait Dionysos-Osiris Ă  sa table et dans son lit“. Ugo Bimar est Ă  ses figures historiques ce que Plantu est aux hommes politiques, un caricaturiste. Comme dit dans le prĂ©cĂ©dent billet Écrire l’histoire avec et par l’humour, Ugo Bimar Ă©crit ses Ă©pisodes avec humour dans une dimension rĂ©flexive. Il donne Ă  voir et Ă  raconter l’histoire telle qu’il la voit. Son regard est animĂ© par le potentiel comique de ses personnages et le choix des sources, historiques et iconographiques, se fait en fonction de ce qui semble le plus drĂŽle Ă  Ugo Bimar [9]. Son regard se porte Ă  la fois sur l’histoire, mais aussi sur les Ɠuvres de fiction qui mettent en scĂšne l’histoire, et qu’il tente de “dĂ©bunker7“. “DĂ©bunker” l’écriture visuelle du temps Beaucoup de ses costumes, en accord avec ses choix de sujets, sont faits dans une dĂ©marche de “debunkage” des reprĂ©sentations partagĂ©es. Ce “debunkage” _ propre Ă  une “culture de l’internet” voir La vulgarisation de l’histoire sur YouTube, l’ébauche d’une “poĂ©tique” _ n’était pourtant pas prĂ©vu dĂšs le dĂ©part dans l’ADN de Confessions d’Histoire, c’est venu pendant le processus d’écriture lorsqu’il a dĂ©cidĂ© de jouer avec les synthĂ©s _ les sous titres en dessous des noms des personnages _ dans sa 1Ăšre vidĂ©o la guerre des Gaules. “Cette dimension dĂ©bunk’’ Ă  laquelle je n’avais pas pensĂ© a tapĂ© juste, donc j’ai dĂ©cidĂ© de la garder” dĂ©clare Ugo Bimar. DĂšs le dĂ©but de la premiĂšre vidĂ©o, la guerre des Gaules, le personnage de Jules CĂ©sar brise le 4Ăšme mur en remarquant son 1er synthĂ© “empereur romain” et demande qu’il soit modifiĂ©, “dictateur Ă  vie”. Se faisant, Ugo joue avec l’histoire Ă  travers l’apartĂ© de Jules CĂ©sar pour dĂ©construire ou “dĂ©bunker” l’image d’Épinal prĂ©sentant Jules CĂ©sar comme un empereur peu importe que la notion de “dictateur Ă  vie” soit discutable. Se faisant, il commente directement la performance des reprĂ©sentations du passĂ©. Il fait de mĂȘme avec VercingĂ©torix Ă  qui il fait porter la moustache pour mieux la lui faire enlever lui-mĂȘme, en soulignant la faussetĂ© de la reprĂ©sentation “La guerre des Gaules”, Confessions d’Histoire“La guerre des Gaules”, Confessions d’Histoire “La guerre des Gaules”, Confessions d’Histoire“La guerre des Gaules”, Confessions d’Histoire L’essentiel, si je m’éloigne du modĂšle historique, il faut que ce soit pour des bonnes raisons. Si c’est une erreur que je commets, c’est problĂ©matique. Mais si je mets volontairement des cornes Ă  un casque de Viking ou une moustache Ă  VercingĂ©torix, je peux jouer avec et en faire un gag. Dire que les vikings n’avaient pas de casques Ă  cornes, c’est presque devenu un nouveau poncif, si je devais parler des vikings, j’en ferai un gag. Un personnage arriverait et dirait moi j’aime les cornes’’. Le personnage pourrait dire ça et lĂ , ce serait justifier. L’important, c’est que ce soit un processus conscient3. Ce mĂȘme processus a parfois des allures de commentaires sur des films historiques et notamment sur le film Alexandre d’Oliver Stone, lors de l’écriture de son quadruple Ă©pisode Alexandre le grand J’ai entretenu avec ce film une relation de pĂšre-fils, dans le sens oĂč il y avait toujours un jeu comparaison. Un fils va Ă  la fois s’inscrire dans la continuitĂ© de son paternel et parfois s’y opposer ; lĂ  c’était la mĂȘme chose6. La comparaison est allĂ©e jusqu’à reprendre, dans Confessions d’Histoire, le mĂȘme casque que portait Colin Farell en tant qu’Alexandre dans le film d’Oliver Stone8. Alexandre le grand, Confessions d’HistoireAlexandre le grand, Alexandre, Oliver StoneCasque d’Alexandre, Confessions d’Histoire Mais c’est surtout par opposition que s’est positionnĂ© Ugo Bimar par rapport au film, notamment Ă  propos d’Alexandre “Je voulais par exemple casser l’image d’un Alexandre blond trop proche du prince charmant de Shrek” dĂ©clare Ugo Bimar qui a prĂ©fĂ©rĂ© faire porter une perruque Ă  son acteur pour obtenir un Alexandre chĂątain. Mais son opposition la plus forte avec le film d’Oliver Stone s’illustre dans sa vision du personnage d’Hephaestion. Avant de tourner, l’acteur s’était rasĂ© de prĂšs, il portait une perruque de cheveux longs et son chiton a fini de convaincre Ugo Bimar, “il Ă©tait trop effĂ©minĂ©â€œ. J’étais intĂ©ressĂ© par une reprĂ©sentation virile d’Hephaestion, mĂȘme si je devais pour cela m’éloigner du fait que beaucoup de Grecs se rasaient3. Le tournage s’est ensuite arrĂȘtĂ© pendant 2 mois durant lesquels l’acteur se laissa pousser la barbe en attendant le prochain tour de manivelle. Hephaestion, Alexandre, Oliver StoneHephaestion, Confessions d’Histoire Je ne voulais pas comme Oliver Stone traiter l’homosexualitĂ© de maniĂšre anachronique et clichĂ©. Dans l’antiquitĂ© romaine, le dĂ©bat se situe sur la dimension active/passive, et mĂȘme si pour les grecs c’est plus compliquĂ© que ça, la polysexualitĂ© est prĂ©sente sans que ça ne dĂ©termine quoi que ce soit psychologiquement6. Le jour J, Hephaestion s’éloignait de la version interprĂ©tĂ©e par Jared Leto dans le film d’Oliver Stone, de par sa voix grave, ses dialogues et sa gestuelle. Conclusion Ugo Bimar re-donne Ă  voir et re-met en scĂšne le passĂ© par le biais de l’image et plus prĂ©cisĂ©ment du costume qui, en tant que marqueur visuel temporel unique, incarne, en grande partie, le regard du crĂ©ateur de Confessions d’Histoire et ses choix artistiques. En tant que production culturelle, Confessions d’Histoire prend l’histoire comme objet ou “toile de fond” et monopolise tout un imaginaire du passĂ©, que son crĂ©ateur embrasse ou “dĂ©bunk”. L’écriture de l’histoire avec et par les images oblige Ugo Bimar Ă  une rĂ©flexivitĂ©. La puissance visuelle de la reconstitution, associĂ©e Ă  des codes cinĂ©matographiques et du dispositif de confessionnal de tĂ©lĂ© rĂ©alitĂ©, offre une ressource d’une rare efficacitĂ© Ă  Ugo Bimar, pour mettre en scĂšne la complexitĂ© des cultures visuelles du passĂ© et la construction du savoir historique. Gil Bartholeyns et Thomas Golsenne, Une thĂ©orie des actes en images », dans Alain Dierkens, Gil Bartholeyns et Thomas Golsenne Dir, La performance des images », ProblĂšme d’Histoire des religions, Vol. 19, Bruxelles, Editions de l’UniversitĂ© de Bruxelles, 2010. [↩]Howard Becker, les mondes de l’art, Paris, Flammarion, 2010, pp 37-49. [↩]Entretien avec Ugo Bimar, octobre 2021. [↩] [↩] [↩] [↩] [↩]John Peacock, le costume occidental, de l’antiquitĂ© Ă  la fin du XXĂšme siĂšcle, Paris, Thames & Hudson, 2010. [↩]Le patron de rĂ©fĂ©rence Ă©tait malheureusement basĂ© sur sa propre carrure car il ne savait pas encore quel comĂ©dien il allait engagĂ© pour le personnage d’Alexandre. Ce qui occasionna quelques surprises lors du tournage. [↩]Ibid. [↩] [↩] [↩] [↩]“DĂ©bunker” signifie dĂ©mystifier les fake news ou les idĂ©es reçues. [↩]Le casque a Ă©tĂ© achetĂ© incomplet et cassĂ© sur ebay. Ugo Bimar s’est procurĂ© ensuite le cimier qu’il a peint et patinĂ©, puis les plumes. [↩] Lasolution Ă  ce puzzle est constituéÚ de 6 lettres et commence par la lettre P. Les solutions pour FILM A GRAND SPECTACLE EN COSTUMES DE L ANTIQUITE de mots flĂ©chĂ©s et mots croisĂ©s. DĂ©couvrez les bonnes rĂ©ponses, synonymes et autres types d'aide pour rĂ©soudre chaque puzzle . Voici Les Solutions de Mots CroisĂ©s pour "FILM A GRAND
Pour la bande-annonce de la prochaine saison de The Voice la 6e, la production de TF1 a mis le paquet. Et quand on veut marquer les esprits, Ă  quoi peut-on bien faire rĂ©fĂ©rence ? À l’AntiquitĂ©, pardi ! Retour sur ce mini-mĂ©trage qui ne pouvait pas laisser Antiquipop indiffĂ©rent. Eh non, vous ne rĂȘvez pas, vous voici devant le jury de la cĂ©lĂšbre Ă©mission de tĂ©lĂ©-crochet en tenue romaine pour l’occasion, avec, en prime, leur nom latinisĂ© Mika devient ainsi MikaĂŻus, Florent Pagny Florent Pagnum, le nom le plus savoureux Ă©tant sans doute celui de M. Pokorus ! La bande-annonce joue sur la pratique bien connue de tout un chacun qui consiste Ă  ajouter la dĂ©sinence -us ou -um Ă  la fin d’un mot pour le latiniser mĂȘme principe pour le grec, avec une dĂ©sinence en -os, en dĂ©pit de l’existence rĂ©elle de ce nom en latin, qu’il s’agisse d’un nom commun ou d’un nom propre. Notons que la terminaison en -um, utilisĂ©e pour le nom de Florent Pagny, est plus habituelle pour des noms de lieux, pensez par exemple Ă  Lugdunum Lyon ou Babaorum dans AstĂ©rix. C’est bien sĂ»r la bande dessinĂ©e AstĂ©rix qui a popularisĂ© cette pratique et s’est amusĂ©e Ă  crĂ©er de multiples jeux de mots entre la langue française et la langue latine prenons pour exemple les noms de Gracchus Pleindastus La Serpe d’Or ou du lĂ©gionnaire Caius MarchĂ©opus, affectĂ© au camp de Petibonum. Dans la bande dessinĂ©e, ce sont Ă©videmment les noms des Gaulois qui tiennent le devant de la scĂšne, avec la fameuse dĂ©sinence en -ix reprise Ă  l’infini par les crĂ©ateurs de la BD AstĂ©rix, ObĂ©lix, IdĂ©fix, Agecanonix, Goudurix, etc. Pour The Voice, Zazie devient donc Zazix, de maniĂšre assez surprenante, puisqu’on l’aurait volontiers imaginĂ©e en Zazipatra peu intĂ©ressĂ©e par CĂ©sar au demeurant dans la vidĂ©o. S’agirait-il donc d’une Gauloise ? Difficile de l’imaginer en terrain “hostile”, son nom indique donc peut-ĂȘtre seulement ses origines. Pour AstĂ©rix, en vĂ©ritĂ©, c’est le suffixe -rix qui aurait inspirĂ© Uderzo et Goscinny. Il signifie “le roi”, comme dans VercingĂ©torix, qui serait plus un titre honorifique qu’un rĂ©el nom propre. La langue gauloise est mal connue mais il semble que les noms propres se terminaient Ă©galement par -os. VercingĂ©torix Ă©tait ainsi le fils de Keltillos, chef d’un clan arverne un des principaux peuples gaulois. Le film d’Alain Chabat AstĂ©rix et ObĂ©lix mission ClĂ©opĂątre a repris ces clins d’Ɠil Ă  la langue gauloise et latine, avec les noms de Caius CĂ©plus DieudonnĂ© et de Cartapus Chantal Lauby. Les noms sonnant Ă©gyptien, avec une dĂ©sinence en -is AmĂ©nophis, ThoutmĂŽsis, sont aussi nombreux, citons Malococsis Jean Benguigui et l’inoubliable ItinĂ©ris Isabelle Nanty. Mais l’AntiquitĂ© n’apparait pas que dans les noms au dĂ©but de la vidĂ©o, on aperçoit un bĂątiment Ă  colonnades, au loin, Ă  gauche, sur une colline, qui peut faire penser Ă  l’Acropole un cavalier s’en approche au galop. On le retrouve en ville, en train de gravir les marches d’un escalier de marbre flanquĂ© de vasques Ă  feu. Le bĂątiment Ă©voque dans un premier temps un temple, puisqu’on connaĂźt l’importance du feu dans les religions antiques, comme par exemple dans le culte de la dĂ©esse du foyer, Hestia, chez les Grecs, ou de Vesta chez les Romains. La prĂ©sence du feu peut surprendre en plein jour mais de maniĂšre gĂ©nĂ©rale, dans notre culture, il est inĂ©vitablement associĂ© au sacrĂ©. Des flammes Ă©taient Ă©galement prĂ©sentes au tout dĂ©but de la sĂ©quence, en haut de ce qui peut ĂȘtre une borne, sur laquelle nous reviendrons. Sur ces marches, on croise des marchands, des femmes voilĂ©es, habillĂ©es Ă  la romaine » et conversant, ainsi que des soldats romains. Au sommet de l’escalier, un portique Ă  quatre colonnes Ă  chapiteaux corinthiens, dont le fĂ»t est sĂ©parĂ© Ă  trois endroits de bandes de petits carrĂ©s, inhabituelles dans l’architecture romaine. Les portiques, trĂšs rĂ©pandus dans l’AntiquitĂ©, notamment grecque, se retrouvent plus souvent dans l’architecture des bĂątiments publics et religieux, ou bien Ă  l’arriĂšre des villas, autour des jardins, et non Ă  l’entrĂ©e. Au fond du portique, dans une niche en cul-de-four, on repĂšre une statue de marbre, Ă©vocatrice des hĂ©ros de l’AntiquitĂ© grecque et latine. Ce type de schĂ©ma architectural peut ainsi Ă©voquer pour le grand public la cĂ©lĂšbre fontaine de TrĂ©vi. En rĂ©alitĂ©, il s’agit de la sculpture “Protection et avenir” d’HonorĂ© Picard 1893, en place au palais Galliera Ă  Paris. Le palais Galliera blog Le Paris de Photigule Le cavalier pousse deux portes et fait son entrĂ©e dans un palais oĂč se dĂ©roule la rĂ©ception dont nous avons eu quelques aperçus pendant son trajet. Chacun s’y adonne Ă  diffĂ©rentes activitĂ©s quand Florent Pagny se fait servir du raisin dans une corbeille de fruits, associĂ© dans l’imagerie Ă  toute orgie romaine, Mika, reprĂ©sentĂ© en empereur couronnĂ© de lauriers dorĂ©s, fait sculpter un buste Ă  son effigie dans de l’argile. Zazie, elle, drapĂ©e de blanc et couronnĂ©e de fleurs, s’extasie devant un volumen rouleau sur lequel on Ă©crit, sans doute Ă  la lecture d’un beau poĂšme. La scĂšne de banquet dans l’intĂ©rieur cossu d’une domus constitue un passage obligĂ© des pĂ©plums, pensons par exemple Ă  Quo Vadis 1951. On pourrait d’ailleurs s’étonner de ne pas trouver dans cette publicitĂ© pour un tĂ©lĂ©-crochet la figure de NĂ©ron, qui se rĂȘvait artiste Qualis artifex pereo ou “Quel artiste meurt avec moi !” auraient Ă©tĂ© ses derniers mots et chantait Ă  loisir ses propres compositions. L’ambiance est plutĂŽt orientalisante, aussi bien du point de vue de la musique que de certaines tenues fĂ©minines, phĂ©nomĂšne frĂ©quent dans les pĂ©plums. Des musiciennes jouent ainsi de la flĂ»te de pan ou de la harpe. La mĂ©lodie orientalisante n’est pas sans nous rappeler certaines musiques de jeux vidĂ©os comme Pharaon ou Caesar voir Ă  ce sujet l’article d’Arnaud Saura-Ziegelmeyer “L’AntiquitĂ© et les real strategy games“, Ă  paraĂźtre en fin d’annĂ©e dans les actes du colloque Antiquipop, dans lequel il travaille sur les sonoritĂ©s choisies dans les jeux vidĂ©os pour “faire antique”, souvent orientales. L’exotisme de la musique fait partie des clichĂ©s vĂ©hiculĂ©s par les pĂ©plums, notamment en raison du caractĂšre cosmopolite des esclaves musiciens, mais aussi d’une certaine idĂ©e du raffinement et de la fĂ©minitĂ©. Ainsi, mĂȘme si les instruments Ă  cordes sont rarement Ă©voquĂ©s dans les textes et l’iconographie romaines, “depuis toujours dans la tradition du pĂ©plum, la harpe semble incarner l’esprit de l’AntiquitĂ©, mais plus prĂ©cisĂ©ment elle illustre la musique d’intĂ©rieur associĂ©e Ă  une certaine idĂ©e de la fĂ©minitĂ©â€ voir l’article de Christophe Vendries sur la question. Pour ce qui est de la musique de la Rome antique, ce chercheur montre bien toute la difficultĂ© dans les pĂ©plums de redonner le sentiment d’une musique antique pour le spectateur, qui s’attend Ă  une musique Ă  la fois spectaculaire, en conformitĂ© avec les scĂšnes montrĂ©es dans les films hollywoodiens, et familiĂšre, alors que la musique antique semble en vĂ©ritĂ© bien Ă©loignĂ©e des sons et rythmes auxquels notre oreille est habituĂ©e, comme les Ă©tudes scientifiques l’ont montrĂ©. Pensons notamment aux recherches du groupe Kerylos, qui, sous la direction d’Annie BĂ©lis, a reconstituĂ© des compositions musicales grecques, notamment Ă  partir de partitions dĂ©couvertes sur des hymnes delphiques Ă  Apollon. DĂšs son arrivĂ©e, de maniĂšre trĂšs théùtrale, en poussant les portes du palais, le cavalier dĂ©voile son identitĂ© en retirant le hoodie qui couvrait sa tĂȘte, montrant son visage. Sous les traits d’un centurion, Matt Pokora semble crĂ©er la surprise dans l’assistance. Zazix, la premiĂšre, s’adresse Ă  lui et, en minaudant, semble vouloir calmer le jeu, mais MikaĂŻus Ă©met d’emblĂ©e un doute Mais es-tu venu en paix ? ». Le cavalier rĂ©pond par la nĂ©gative. La tension est palpable. Telle un deus ex machina, une voix chantante The Voice surgit soudain des hauteurs, attirant immĂ©diatement l’attention des convives, en particulier celle de Zazix qui se sent alors obligĂ©e de prendre une pose de profil », Ă  l’égyptienne. Ce que ces personnages recherchent, ce pourquoi ils vont s’affronter, c’est une voix divine, la perle rare. Non sans humour, la publicitĂ© se termine finalement, on aurait dĂ» s’y attendre, sur la figure-phare de l’émission, clou du spectacle le prĂ©sentateur Nikos Aliagas, en tenue d’imperator, encadrĂ© de deux soldats-trompettistes. Celui-ci s’adresse Ă  un petit oiseau bleu, dĂ©nommĂ© Twittus va dire au peuple que les jeux sont ouverts ». Une sentence qui ne correspond ni Ă  une citation connue ni Ă  un formulaire clairement identifiable, lors de l’ouverture des jeux olympiques grecs par exemple, ou des combats dans les arĂšnes romaines. Sa dĂ©claration est suivie d’un coup de trompette qui marque le dĂ©but des jeux et dont l’usage est, quant Ă  lui, bien connu des spectateurs. En effet, comme l’écrit Christophe Vendries dans l’article mentionnĂ© plus haut, “s’il n’y a qu’un seul instrument romain qui doit ĂȘtre montrĂ© Ă  l’écran, c’est la trompette [
]. La musique des trompettes sert de signal sonore dans le pĂ©plum et prĂ©pare le spectateur en annonçant le type de scĂšne convenue qu’il s’apprĂȘte Ă  voir, que ce soit l’apparition de l’empereur ou l’entrĂ©e des gladiateurs et des cochers dans l’arĂšne.” Ben-Hur, 1960. D’aprĂšs Wallace 1960. Dans la grande famille du jury The Voice », Matt Pokora, le petit nouveau de cette annĂ©e, est donc bien dĂ©cidĂ© Ă  se battre pour se faire une place et s’engager dans la bataille de coach » si chĂšre aux bandes annonces de l’émission. On se souvient de l’arrivĂ©e de Zazie au saloon dans la bande annonce de 2014 pour cette Ă©dition, exit le western, TF1 choisit un autre univers trĂšs populaire la Rome antique. Ce qui est intĂ©ressant, c’est de voir qu’un des aspects retenus ici par les producteurs, est que Rome, au mĂȘme titre que l’univers des western, Ă©voque un univers de tensions politiques et de luttes pour le pouvoir ou dans l’arĂšne, ce qui est assez fidĂšle Ă  vrai dire Ă  la Rome antique telle qu’on la connaĂźt. Le choix d’un tel ancrage spatio-temporel signifie aussi sa popularitĂ© auprĂšs du grand public et la rĂ©fĂ©rence facile Ă  un univers immĂ©diatement identifiable, mĂȘme si AthĂšnes et Rome entrent ici en collision. Les costumes et les activitĂ©s de chacun sont trĂšs rapidement identifiables par le grand public. Le titre de la publicitĂ©, repris par Florent Pagny dans la vidĂ©o, joue ainsi sur l’adage Tous les chemins mĂšnent Ă  Rome », savamment dĂ©tournĂ© ici pour devenir Tous les chemins mĂšnent Ă  The Voice ». Mais savez-vous d’oĂč provient ce si cĂ©lĂšbre proverbe ? CommunĂ©ment compris comme l’indication de la multiplicitĂ© des moyens pour atteindre un mĂȘme but, on imagine volontiers qu’il fait rĂ©fĂ©rence Ă  la structure en Ă©toile des voies romaines autour de la capitale. Pourtant, sa premiĂšre apparition en latin dans les textes ne daterait que du XIIe siĂšcle, et aurait un sens religieux, faisant rĂ©fĂ©rence aux multiples chemins de pĂšlerinage qui mĂšnent Ă  Dieu Mille viae ducunt homines per saecula Romam Qui Dominum toto quaerere corde volunt, soit en français “Depuis des siĂšcles, mille chemins conduisent Ă  Rome les hommes qui veulent rechercher le Seigneur de tout leur cƓur”. La campagne de publicitĂ© ne s’arrĂȘte pas lĂ  sur son compte Instagram, Nikos Aliagas publiait il y a deux mois, en guise de teaser pour la sortie de la fameuse bande-annonce, une photo de lui dans sa tenue d’imperator, style film muet et en noir et blanc des annĂ©es 1930, le regard perdu vers un horizon lointain et la main portĂ©e Ă  son cƓur, loyal et brave. Avec, en prime, une lĂ©gende en latin, quelque peu approximatif il faut bien le dire Audivit cito vocem populi in arena. Vox Gallica pulcherrimum erit. Et vocem, simul in TF1, soit littĂ©ralement “Il a rapidement entendu la voix du peuple dans l’arĂšne. La voix française sera la plus belle [belle faute de syntaxe puisque vox, vocis Ă©tant fĂ©minin, il aurait fallu Ă©crire pulcherrima, mais que fait la police du latin ?]. Et la voix aussi [pourquoi un accusatif ici, on l’ignore], en mĂȘme temps sur TF1, ils n’avaient clairement pas l’as du thĂšme latin Ă  portĂ©e de main ! À noter qu’une faute similaire apparaissait dĂ©jĂ  dans la bande-annonce puisque durant les toutes premiĂšres secondes de la vidĂ©o, dans le coin droit, on aperçoit une borne gravĂ©e, avec quelques lettres reconnaissables, qui pourraient, avec un peu de restitution, donner le message suivant Vox maximus, soit la plus grande voix », quand il faudrait en fait Ă©crire Vox maxima. Visiblement l’accoutrement du prĂ©sentateur plaĂźt Ă  ses fans, au vu de la centaine de commentaires Ă©logieux que l’on peut lire sur Instagram. Mais ça et lĂ , on trouve quelques amalgames intĂ©ressants comme Wouaaaaah Nikos en gladiateur, super !!! » ou bien Oh la la la un dieu grec », preuve que les cours d’histoire et civilisation antique peuvent encore servir Ă  quelque chose. Mais on peut lire aussi quelques voix discordantes de spĂ©cialistes rhhhha Nikos, le latin de cuisine
 faut me demander la prochaine fois ! C’est mon mĂ©tier ! », La prof de latin que je suis se rĂ©gale », ou bien le sentiment de trahison mĂȘlĂ© d’un subtil rappel historique Par rapport Ă  l’histoire de nos ancĂȘtres, face Ă  l’envahisseur romain
je me demande comment tu peux mettre en avant ce dĂ©guisement, TOI LE GREC ?? », comme si Nikos incarnait Ă  lui tout seul la nation grecque et les valeurs hellĂ©niques. Cela dit, ce paradoxe, dont il ne peut qu’avoir conscience, l’a sans doute amusĂ©. Dans cette bande-annonce, plusieurs anachronismes rompent Ă  plusieurs reprises avec l’ancrage spatio-temporel le selfie de Matt Pokora, sa montre et son hoodie, le jeu-vidĂ©o sur Ă©cran, l’oiseau de Twitter, le “buste” avec le logo de l’émission, etc. Les anachronismes, voulus et assumĂ©s Matt Pokora le confirme dans le making of, sont autant d’indices aux tĂ©lĂ©spectateurs que TF1 ne cherche pas ici Ă  recrĂ©er une image fidĂšle de la Rome antique, mais plus Ă  en donner une Ă©vocation dĂ©tournĂ©e et Ă  nous inviter Ă  saluer le clin d’Ɠil avec amusement, tout en comptant sur l’imaginaire antique et les connaissances du public pour suggĂ©rer une ambiance Ă  la fois festive et belliqueuse. Un esprit malicieux y verrait un retour assumĂ© de TF1 Ă  la sentence latine panem et circenses “du pain et des jeux”, pour divertir le “peuple” ainsi que le dĂ©signe Nikos Aliagas lui-mĂȘme. Élise Pampanay, "Tous les chemins mĂšnent Ă  The Voice", in Fabien BiĂšvre-Perrin Ă©d., Antiquipop, Lyon, 25/02/2017 [ISSN 2553-4114]. URL consultĂ© le 25/08/2022
Voustrouverez la rĂ©ponse Ă  la question Film Ă  grand spectacle en costumes de l’AntiquitĂ© . Cliquez sur le niveau requis dans la liste de cette page et nous n’ouvrirons Le porteur d’histoire avait commencĂ© sa triomphale carriĂšre au Studio des Champs ElysĂ©es, il est de retour au Théùtre des BĂ©liers Parisiens avec toujours le mĂȘme esprit aventurier. Une troupe de comĂ©diens et comĂ©diennes interprĂštent la galerie de personnages en alternance pour rendre compte de la prodigalitĂ© de l’auteur dans une histoire mĂ©langeant fiction et rĂ©fĂ©rences historiques. Le spectacle est un voyage passionnant dans le temps et de l’espace qui fait chavirer l’imagination. Un tour de force théùtral Un automobiliste se perd dans les Ardennes en cherchant Ă  rejoindre le village de son pĂšre dĂ©cĂ©dĂ©. L’histoire dĂ©bute en 1988 pour s’étirer dans l’avenir et le passĂ© au fur et Ă  mesure des histoires racontĂ©es par un narrateur dĂ©barquĂ© en AlgĂ©rie chez une femme et sa fille. L’homme raconte une histoire, puis une autre, puis encore une autre, pour finalement narrer les tribulations d’une famille disparue depuis la rĂ©volution, les Saxe de Bourville. Difficile de rĂ©sumer la profusion de rĂ©fĂ©rences, d’Alexandre Dumas jusqu’aux croisades en passant par EugĂšne Delacroix. L’objectif final des multitudes d’intrigues racontĂ©es semble la recherche d’un mystĂ©rieux trĂ©sor enterré  dans les Ardennes. Les 3 comĂ©diens et 2 comĂ©diennes prĂ©sents sur scĂšnes endossent une large panoplie de rĂŽles avec une facilitĂ© dĂ©concertante, le naturel semble la rĂšgle, la fluiditĂ© est de mise, la piĂšce parcourt l’histoire dans les grandes largeurs, de l’AntiquitĂ© jusqu’aux Ăąges contemporains, Alexis Michalik Ă©chafaude un rĂ©cit plongĂ© dans la grande histoire et ses nombreuses arcanes jusqu’à fasciner la nombreuse audience. Des dizaines de personnages s’accumulent sur scĂšne, le foisonnement est incessant, ça n’arrĂȘte jamais, jusqu’à devenir palpitant et passionnant. A l’arrivĂ©e dans la salle, les spectateurs peuvent remarquer un portant rempli de costumes, ce seront les attributs de la petite troupe dans l’exercice de leur art vertigineux. La maniĂšre qu’a Michalik d’intĂ©grer son rĂ©cit dans la grande histoire fait tourner la tĂȘte, tout n’est que fiction mais pourtant chacun ne demande qu’à y croire. Il y a du Umberto Eco dans cette sagacitĂ© prodigieuse, l’entrecroisement des personnages et des rĂ©cits se fait sans temps mort et avec toujours la mĂȘme crĂ©dibilitĂ©. Le rythme de la piĂšce ne faiblit jamais durant 1h30 qui passent sans s’en rendre compte. Ce porteur d’histoires est d’une profondeur insondable, de quoi ravir les Ă©rudits autant que les fans de contes historiques et fantastiques. Une gageur! Synopsis Le Porteur d’Histoire est une chasse au trĂ©sor littĂ©raire créée et mise en scĂšne par Alexis Michalik l’auteur des succĂšs Edmond, Une histoire d’amour, Le cercle des illusionnistes, Intramuros. Par une nuit pluvieuse, au fin fond des Ardennes, Martin Martin doit enterrer son pĂšre. Il est alors loin d’imaginer que la dĂ©couverte d’un carnet manuscrit va l’entraĂźner dans une quĂȘte Ă  travers l’Histoire et les continents. Quinze ans plus tard, au cƓur du dĂ©sert algĂ©rien, une mĂšre et sa fille disparaissent mystĂ©rieusement
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