La Traduction en Espagnol de Les Yeux De Ma Mère - Arno et les Paroles originales de la ChansonVous trouverez ci-dessous les paroles , la vidéo musicale et la traduction de Les Yeux De Ma Mère - Arno dans différentes langues. La vidéo musicale avec la piste audio de la chanson commence automatiquement en bas à droite. Pour améliorer la traduction, vous pouvez suivre ce lien ou appuyer sur le bouton bleu en Yeux De Ma Mère Les Yeux De Ma Mère c'est le nouveau single de Arno tirée de l'album 'À la française' publié Dimanche 2 Mai 10 chansons qui composent l'album ce sont les suivantesVoici pour vous une brève liste de chansons composées par qui pourraient être jouées pendant le concert et son album Comme À OstendeMarie Tu M'asLe Bon DieuElle Pense À LuiT'Inquiète PasLes Yeux De Ma MèreDepuis Ce Jour-LàLa Danseuse De JavaOui, Là-BasJe ne veux pas être grand Les Yeux De Ma Mère Audio et Vidéo de Arno Les Yeux De Ma Mère Paroles de ArnoRemarque le matériel n'est PAS présent sur notre serveur. Grâce à ce tableau composé de liens directs, vous pouvez entrer des pages de sites contenant le texte et dans certains cas la traduction de Les Yeux De Ma les auteurs et les labels derrière sa création en l'achetant si vous le souhaitez.
Pianisted'origine arméno-cosmique qui transpire de la moustache dès qu'une Sirène lui chante dans l’oreille. Fondateur deDomi Nomade immobile installée à Londres depuis... assez longtemps "Londonneries", c'est le nom de mon blog, j'adore le court, le haïku surtout et aussi la mini-nouvelle pas plus de 1500 signes! ... [+] Hier matin, j’avais déjà la main posée contre la porte de l’atelier, prête à la pousser, quand les paroles de Lisa sont arrivées à mes oreilles La peau des femmes est douce et moelleuse, tu sais... ». Puis j’ai entendu un froissement d’étoffe Viens voir ! », l’ai-je entendu ajouter. Au cours du silence qui a suivi, j’ai glissé mon regard entre les pans de la tenture. Assise face à lui, elle avait relevé ses jupons jusqu’en haut de ses cuisses et, tout en l’observant, la tête penchée sur une épaule, les lèvres et les yeux fins comme des lames, elle écartait les genoux pour exposer à sa vue ce sexe qui ne la rend jamais plus heureuse que quand il est empoigné ou rempli. Elle a continué d’un ton joueur Vraiment, cela ne te tente pas? ». Le Maître a posé le pinceau qu’il était en train d’essuyer pour s’approcher de ma sœur, les yeux rivés sur son entrejambe. Délicatement, il a saisi ses genoux de ses longs doigts osseux et les a écartés davantage avant de se pencher vers elle et de la humer à petits coups comme s’il s’agissait d’un mets rare, puis il s’est redressé et il est reparti vers son chevalet en déclarant, avec un petit rire, que non, non, décidément, cela ne le tentait guère. Lisa a rabattu sa jupe en soupirant Et bien tant pis! » et j’ai poussé la porte pour entrer dans l’atelier. Ma décision, je l’ai prise à ce moment-là. Mon époux a exigé dès le début que Lisa pose elle aussi pour ce portrait de moi. Le Maître a accepté avec enthousiasme, arguant que cela donnerait au tableau une ambiguïté inestimable, un mistero... ». Il a aussi dit que, pour le peindre, il extrairait le meilleur de nos deux âmes. Pourtant je vois bien que si, sur la toile, ce sont les courbes de mes épaules, le pulpeux de ma gorge et mes mains posées sur mes genoux qu’il peint, les lèvres, les narines, les pupilles sont celles de ma sœur. L’âme qui affleure dans mon regard est-elle plus difficile à peindre? Pourtant Lisa n’est pas un ange. Elle rentre souvent au cœur de la nuit en titubant, les cheveux défaits, un sourire repu sur ses lèvres mordues. Je sais où elle va, je l’ai fait suivre par Vittorio elle passe ses soirées à s’enivrer en compagnie des putains des bouges de San Miniato et finit à l’étage, écartelée entre elles et leurs clients sur de grands lits carrés où l’amour excite comme une odeur de sang. Elle y jappe probablement comme elle le faisait déjà à treize ans, quand elle ramenait dans notre lit les domestiques aux yeux bovins et aux mains rudes aux ventres desquels elle aimait se frotter. Mais lui, lui ne se joint pas à ces sordides ébats nocturnes car c’est un autre gibier qu’il chasse ce vieux loup aime les jeunes agneaux tout juste sevrés de leur mère, cela aussi je le sais. Parfois, pendant qu’il la peint, il chante à tue-tête LISA LISA LISA..... ». Elle rit, les yeux fermés, le buste vacillant. Alors il baisse la voix comme pour la bercer Lisalisalisalisaaaa..... ». Quand c’est moi qui pose le silence règne. Elle sait rendre les gens aussi fous qu’elle est folle. Je me souviens quand nous étions enfants toutes les deux et que, main dans la main, nous traversions la Piazza della Signoria dans l’air frais du matin pour rendre visite à notre oncle, elle prenait plaisir à faire claquer le bois de ses semelles sur les dalles en riant aux éclats au milieu des pigeons affolés. Chaque fois je devais la battre pour qu’elle arrête. Comment peut-on aimer à ce point le bruit, les cris et les rires? Il est vrai que notre père l’a souvent répété Lisa est née du côté du soleil, Mona du côté de l’ombre! ». Et chacun sait pourquoi en forçant ma naissance à sa suite, c’est moi qui ai tué notre mère. Et pourtant, pourtant je sens bien qu’en moi tout flambe et rougeoie. Une fois ma décision prise, j’ai bien réfléchi je voulais un acte esthétique, un beau geste, une fulgurance, une lame fine sur sa gorge gracile et ses cheveux en algues ondulantes autour de sa tête quand elle s’enfoncerait, verticale, dans les eaux noires de l’Arno, les pieds lestés d’un sac de pierres une œuvre d’art, un hommage presque... Cela n’a pas été facile à expliquer à l’assassin, cet homme au faciès de furet affamé que je suis allée chercher moi-même dans la vase et l’air vicié des arches sombres du Ponte Vecchio. Mais il a compris je crois. Et ce matin, comme tous les matins, je me tiens debout derrière la porte de l’atelier, mais aujourd’hui rien ne trouble le silence à l’intérieur de la pièce. Le froid est mordant. Il se lève dès que j’entre et vite s’avance à ma rencontre Avez-vous vu Lisa? Elle n’est pas venue poser ce matin... ». Je dis que non, je n’ai pas vu Lisa puis j’ôte mon châle et, comme tous les jours après la séance de pose de ma sœur, je prends ma place sur le coffre de bois recouvert d’étoffes, face à la fenêtre. Il me regarde, l’œil indécis et les bras ballants, son épais manteau tombant tout droit jusqu'à ses chevilles maigres. Caro, tout à moi désormais! Qui sait, peut-être vais-je enfin pouvoir rire moi aussi? Ou tout au moins sourire.